Étude de l'ADEME
Ademe

économie circulaire et déchets
Mini-BOM de collecte des impasses et voies étroites
(Crédits de l'image : Illustration fournie par Artois Comm)
Artois Comm. a souhaité engager une démarche d’amélioration de son dispositif de gestion des déchets ménagers et assimilés visant à sécuriser et à optimiser les prestations de service offertes à la population. En 2010, une étude globale d’amélioration et d’optimisation des dispositifs de gestion des déchets ménagers et assimilés a donc été lancée. Cette étude, finalisée en 2011, a donné lieu à la rédaction du Plan Déchets 2012-2020 dans lequel figure un certain nombre de pistes d’amélioration du service de collecte des déchets. Les objectifs principaux du plan d’action sont la réduction des risques professionnels liés aux métiers de la collecte, l’optimisation des coûts du service pour la communauté d’agglomération et l’amélioration des taux de captage des produits recyclables par la collecte sélective. Dans le cadre du Plan Déchets, un recensement de l’ensemble des voiries a été effectué afin de faire notamment un état des lieux de tous les points noirs existants. Parmi les principales actions mises en œuvre suite à cet état des lieux, la conteneurisation du territoire et la résorption des points dangereux de collecte ont été au cœur du dispositif.
1) Amélioration de la sécurité des agents de collecte
2) Amélioration de la qualité du service
3) Maîtrise des coûts du service
2010 - 2011 :
2012 – aujourd’hui : mise en œuvre du Plan Déchets
L’étude d’optimisation a été effectuée par un groupement d’entreprises solidaires composé des entreprises GIRUS, JPC PARTNER et CITEPLUME et en partenariat avec les services d’Artois Comm.
La mise en place du Plan Déchets 2012-2020 est effectuée en régie par le service de collecte des déchets d’Artois Comm.
Le recensement de l’ensemble des voiries et points noirs a été réalisé par les différents chefs d’équipe et de secteurs et par une chargée de mission recrutée en 2014 par Artois Comm.
La conteneurisation du territoire a mobilisé au plus fort de son activité : 1 coordinatrice, 5 enquêteurs et enquêtrices, 1 opératrice de saisie, 1 standardiste et 3 équipes de livreurs (2 agents par équipes).
Etude d’optimisation réalisée par un cabinet extérieur.
Règlement de collecte : il a été rédigé en prenant en compte les objectifs du Plan Déchets, dans le but d’en faciliter la mise en œuvre. L’article 2 (cf. extrait dans le receuil) portant sur l’organisation de la collecte contient notamment des éléments concernant les points suivants :
Conteneurisation du territoire : la réorganisation de la collecte des déchets ménagers a commencé en 2012 avec l’équipement des habitants en bacs pour la collecte des OMR et des déchets recyclables (emballages et papiers en mélange). Chaque foyer a reçu la visite d’un enquêteur pour déterminer le volume des bacs attribués en fonction de la grille de dotation fournie en annexe du règlement de collecte (cf. receuil). Deux bacs ont été distribués : un à couvercle gris foncé pour les ordures ménagères et un à couvercle jaune pour les recyclables. Après la distribution des bacs, la fréquence de la collecte sélective a été diminuée à une collecte toutes les deux semaines.
Identification des points dangereux de collecte : l’ensemble des voiries a été recensé afin d’identifier pour chaque rue le nombre de foyers, la distance à parcourir, la largeur des voies, le mode de collecte mis en place, la présence de stationnements gênants et les points noirs tels que les marches arrière ou les manœuvres dangereuses. Un tableau de recensement permet de compiler toutes les données recueillies. Ce tableau (cf. extrait ci-dessous) contient également des informations concernant les solutions retenues pour résoudre les points noirs de collecte.
Stationnements gênants : pour répondre au problème des stationnements gênants lors du passage du véhicule de collecte, Artois Comm a conçu deux documents (cf. receuil) à destination des usagers :
Mini benne à ordures ménagères : est utilisée pour la collecte dans les impasses et voies étroites où la mise en œuvre d’une autre solution ne semble pas possible. La mise en service de ce véhicule a permis la résolution de plus de 50 points noirs.
Aires de retournement :
Points de regroupement ou de présentation :
Gestion des surcharges :
La gestion des surcharges est tout d’abord obtenue par une redéfinition et un rééquilibrage de l’ensemble des tournées de collecte des déchets ménagers en porte à porte. Dimensionnement des tournées retenues :
La mise en place d’un système de détection embarqué dans le véhicule avec indicateur en cabine permet au chauffeur de connaitre à tout moment le PTAC de son véhicule et par conséquent de l’aider dans la gestion du vidage de son chargement. Le système utilisé est le modèle Kimax 1 à affichage LCD (100*50*40 mm), dont le schéma de fonctionnement est présenté dans le receuil. Depuis 2015, les véhicules neufs sont automatiquement livrés avec cet indicateur en cabine. Le système fonctionne par mesure de la pression d’air des suspensions pneumatiques arrière. La précision de l’indication est de +/- 2 % de la charge maximale.
Le signalement du dépassement de la valeur de charge se fait à l’aide de deux alarmes :
Le système de détection doit être paramétré lors de l’installation puis étalonné une fois par an.
La fiche technique du système est disponible en fin de fiche dans le receuil.
Évolutions prévues :
Poursuite de la démarche de résorption des points noirs jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus aucun sur le territoire et poursuite de la mise en place du Plan Déchets sur l’ensemble du territoire de la collectivité.
Facteur de réussite :
Le travail amont de recensement complet des voiries du territoire permet d’identifier dès le début de la démarche les voiries dont la collecte doit être effectuée en mono ou bilatéral et de mettre en évidence les rues pouvant être considérées comme un « point noir ». Ce travail est nécessaire également pour le bon équilibrage des futures tournées.
L’acceptation par les usagers est nécessaire à la réussite d’une telle opération de modification de la collecte, notamment en ce qui concerne les stationnements gênants et la mise en place de points de regroupement. La bonne communication auprès des usagers lors de l’enquête pour la dotation en bacs roulants est également importante.
L’implication des opérateurs de collecte dans le dispositif est un élément clé de la réussite d’un tel projet.
Freins :
Le changement d’habitudes pour les usagers et les éventuels problèmes de voisinage lors de la création de points de regroupements sont des éléments pouvant ralentir le déroulement de la démarche, tout comme les incivilités près des points de regroupement.
Reproductibilité :
Le recensement de l’ensemble des voiries afin d’identifier les points dangereux de collecte est facilement reproductible, à condition de fournir les moyens humains nécessaires. Les solutions mises en œuvre pour la résorption des points noirs sont ensuite à adapter en fonction des problèmes rencontrés. Des solutions comme l’utilisation d’une mini-benne ou bien l’aménagement d’aires de retournement sur le domaine privé facilitent la sécurisation de la collecte.
L’utilisation d’un indicateur de charge pour la gestion des surcharges est un système simple et peu coûteux qui permet d’éviter de nombreux problèmes dangereux pour les agents de collecte.
Mise en place d'une communication spécifique pour les stationnements gênants et intégration au réglement de collecte d'un paragraphe sur la "sécurité et facilitation de la collecte".
La mise en place d’un tel dispositif ne peut se faire sans l’acceptation et l’implication de toutes les parties : de l’usager utilisateur du service, aux opérateurs de collecte acteurs des différentes solutions mises en place. Les communes constituent les principaux relais auprès des usagers. Quant à l’encadrement de proximité, il doit faire preuve de pédagogie et être à l’écoute des différentes remarques qui pourraient lui être formulées.