Étude de l'ADEME
Ademe

économie circulaire et déchets
Exemple de fiche d'identification d'un point noir de collect
(Crédits de l'image : Illustration fournie par la Communauté d’Agglomération du Soissonnais)
En 2011, la Communauté d’Agglomération du Soissonnais décide de réaliser un recensement des points noirs de collecte par un travail collaboratif avec les équipes de collecte. L’objectif est d’améliorer les conditions de travail des agents en mettant en place des circuits et des modes de collecte qui respectent les recommandations de la R437. Le travail de recensement a permis de relever 260 points noirs qui ont ensuite été hiérarchisés par ordre de priorité de résolution. En 2012, les démarches de modification des circuits de collecte ont débuté avec la rencontre des maires, adjoints et personnels des 28 communes de la communauté d’agglomération. En parallèle des études de résolution des points noirs, une étude plus globale d’optimisation du service de collecte a été menée par un cabinet extérieur. De plus, le territoire s’est engagé en 2015 dans la démarche Zéro déchet – Zéro gaspillage.
Les démarches menées par la Communauté d’Agglomération du Soissonnais ont pour principaux objectifs :
1) Amélioration de la sécurité des agents de collecte
2) Maîtrise des coûts du service
3) Diminution des tonnages d’OMR collectés et amélioration de la qualité du tri
2011 :
2012 :
2014 :
2015 :
2016 :
Le recensement des points noirs est le fruit d’un travail collaboratif entre le responsable prévention/sécurité de l’agglomération et les équipes de collecte. Le responsable d’exploitation (agent de maîtrise) a aidé au recensement et a assuré le passage des consignes aux conducteurs. Les retours et confirmations des agents de collecte ont été pris en compte dans le travail de recensement.
Participants aux réunions de réflexion sur la résorption des points noirs :
Moyens humains pour l’étude d’optimisation :
Recours à un cabinet d’étude et création d’un groupe de travail composé de 5 agents de collecte, chauffeurs et ripeurs, et des encadrants mobilisés lors d’une douzaine de réunions de travail.
Recensement des points noirs :
R = distance x nombre bacs x situation
Enfin, la grille d’interprétation des résultats présentée au receuil permet de classifier les points noirs en trois catégories : priorité haute, priorité moyenne et priorité faible. Un code couleur (rouge, orange, vert) est associé à ces niveaux de risque afin de rendre plus visuel la hiérarchisation effectuée. Le choix des points à résoudre prioritairement se fait donc plus facilement lors des réunions avec les maires des communes. Le tableau de recensement (cf. extrait du tableau dans le receuil) des points noirs possède une colonne indiquant le niveau de risque (entre 1 et 32) et affichant la couleur associée.
Démarche de résorption des points noirs :
Réorganisation du service et des circuits de collecte :
Le gain combiné des actions ci-dessus amène à la suppression d’une équipe de collecte (économie de 3 agents et d’une BOM sur les 9 de la flotte). Cette évolution de l’organigramme du service permet la mise en place de gestionnaires pour la collecte et la déchèterie.
Évolutions prévues :
Réorganisation plus globale du service de collecte dans un but d’optimisation et de maîtrise des coûts : refonte des circuits, suivi GPS, modification des fréquences de collecte. Le système de GPS embarqué sera utilisé comme un outil d’aide à l’organisation de la collecte, à la construction de tableaux de bord et à l’information des usagers. Il facilitera la polyvalence des chauffeurs sur toute les tournées et les rationnalisera, permettant de diminuer les consommations de carburant et les émissions de GES du service de collecte (en lien avec les objectifs du PCET du territoire).
Facteurs de réussite :
La collaboration avec les agents de collecte lors de l’étape de recensement permet de faire un état des lieux précis et complet de la situation.
Le tableau de recensement accompagné du code couleur lié à la hiérarchisation améliore la compréhension des priorités de la part des élus des communes. Les discussions sont ainsi facilitées.
L’implication des élus locaux dans cette démarche ainsi que le soutien des élus communautaires et de la direction sont également moteurs.
Freins :
Mécontentement des usagers : la mise en place de points de regroupement est peut-être considérée comme une perte du service.
La non adhésion de certains élus ralentit la démarche.
Dépôts sauvages possible en cas de point de regroupement et une diminution de la qualité du tri est également remarquée.
Pour certains cas, il n’y a pas de consensus trouvé lors des réunions avec les communes.
Reproductibilité :
Bien qu’il faille adapter les solutions mises en place aux modalités de collecte et la typologie d’habitat, toutes les démarches présentées ci-dessus sont facilement reproductibles. Le recensement initial de tous les points de collecte dangereux, ainsi que la réalisation de fiches illustrées pour chaque point noir récapitulant les solutions possibles permettent d’avoir un aperçu de l’ensemble des opérations qui seront à effectuer.
La hiérarchisation avec utilisation d’un code couleur des points noirs de collecte est facilement reproductible une fois que le recensement a eu lieu.
Système de cotation des points noirs multipliant les notes attribuées pour les 3 critères suivants : la distance parcourue en situation dangereuse, le nombre de bacs concernés et le type de situation.
Recommandations éventuelles et améliorations potentielles :
Des opérations de communication auprès des usagers plus en amont et plus approfondies pourraient permettre d’améliorer leur réceptivité face aux solutions mises en place. Le changement ne doit pas être perçu comme une perte mais comme une amélioration du service rendu (amélioration de la salubrité publique, diminution des nuisances sonores, etc.).
La fédération de l’ensemble des acteurs, à tous les niveaux de la résorption des points noirs est essentielle pour la réussite d’un tel projet.