Étude de l'ADEME
Ademe

économie circulaire et déchets
Composteurs installés 300L modèle bois et modèle plastique
(Crédits de l'image : SMITOM - LOMBRIC)
La réduction des biodéchets est un axe central du PLPDMA adopté en 2016 avec notamment des actions de développement du compostage individuel et la promotion du compostage en établissements scolaires. Sur le compostage individuel, les premières actions ont débuté en 2009 avec la distribution de composteurs pour les foyers volontaires. Un suivi de la pratique a été mis en place à partir de 2010, basé sur des enquêtes réalisées une fois par an auprès des foyers dotés sur le territoire de compétence collecte. L’objectif de ce suivi est d’avoir des informations sur les habitudes des habitants, de les accompagner dans la pratique et d’évaluer les quantités détournées par compostage individuel sur l’ensemble du territoire.
Bilan de l’enquête annuelle 2017 :
Évolution des ratios de détournement :
Évolution de la pratique du compostage individuel :
Au global, 3 229 composteurs ont été vendus sur le territoire de compétence collecte du SMITOM-LOMBRIC (hors SMICTOM de la Région de Fontainebleau qui possède son propre PLP) depuis le début de l’opération en 2009. Les plus grosses ventes de composteurs ont eu lieu entre 2010 et 2011. En 2017, 195 composteurs ont été vendus.
Légende :
CAMVS : Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine
CCBRC : Communauté de Communes Brie des Rivières et Châteaux
Tonnages détournés par compostage individuel :
Grâce au compostage individuel, le SMITOM LOMBRIC estime que plus de 4 000 tonnes de biodéchets ont été détournés depuis 2009.
Le principe de base en matière de compostage individuel est que chaque foyer doté d’un composteur fait l’objet d’un suivi. Ces suivis permettent de vérifier que les composteurs sont toujours en usage un an après leur distribution.
Composteurs 300L modèle bois (à gauche) et modèle plastique (à droite) |
Pour ce faire, une enquête téléphonique ou de terrain est réalisée chaque année auprès des foyers dotés en année N-1. Cette enquête se fait sur la base d’un questionnaire composé de 12 questions (cf. questionnaire en annexe du guide AMORCE). Dans le cas des visites de terrain, un rendez-vous est pris en amont avec l’habitant. Si les habitants ne sont disponibles ni pour une visite terrain ni pour un appel téléphonique, le questionnaire leur est envoyé par courriel ou via Google Forms. En dernière possibilité, le questionnaire peut être envoyé par courrier avec une enveloppe timbrée pour le retour. Au total, la phase d’enquête dure 3 à 4 semaines sur octobre et novembre. L’objectif est de reprendre contact avec l’ensemble des foyers dotés en année N-1. Dans les faits, cette prise de contact permet d’enquêter 70-80% de ces foyers.
Hypothèses prises en fonction de la collectivité adhérente (uniquement celles pour lesquelles le SMITOM assure la compétence collecte) :
Le suivi terrain est plus important sur Melun Val-de-Seine en raison d’une volonté politique initiale d’un accompagnement plus fort des habitants : les composteurs sont livrés par des agents du SMITOM-LOMBRIC directement à l’usager. Cet accompagnement se concrétise également par un suivi offrant davantage de proximité.
Une enquête « historique » a également été réalisée en 2013, afin de connaitre l’évolution du parc de composteurs, et notamment identifier la proportion de composteurs toujours en fonctionnement pour en faire un retour à la collectivité. Les principales conclusions montraient un taux d’abandon très faible de 4% certainement dû au caractère « déclaratif » lors des appels. Dans 75% des cas d’abandon, il s’agit d’un déménagement. Autre constat de cette enquête : une pratique continue du compostage, mais peu de foyers avaient récolté du compost. Le composteur était plus utilisé pour réduire les déchets que pour avoir du compost.
Pour évaluer les quantités détournées, des ratios de détournement pour les déchets de cuisine et les déchets verts sont estimés à partir des enquêtes de suivi.
Lors des suivis, le volume moyen de déchets de cuisine évacués par semaine est demandé aux foyers : ¼, ½, 1 ou 2 bioseaux/semaine.
Pour chaque volume, le calcul suivant est effectué :
Par exemple pour 1 bioseau/semaine : nb de foyer x 10 (volume d’un bioseau) x 52 (nb de semaines par an)
Ce calcul permet d’estimer la quantité détournée en L/an pour les foyers qui détournent 1 bioseau/semaine. Un calcul similaire est effectué pour les autres foyers. La somme permet d’obtenir la quantité totale de déchets de cuisine détournée en L/an.
Cette donnée est multipliée par la densité de 300 kg/m3 permettant ainsi d’obtenir la quantité totale de déchets de cuisine détournée en kg/an.
En divisant par le nombre de personnes dans les foyers suivis, cela permet d’avoir le ratio de déchets de cuisine détournés en kg/hab/an.
Lors des suivis, la surface du jardin ainsi que le nombre de fois où les usagers apportent des déchets verts sont demandés : toutes les semaines, 1 fois par mois, 3 fois par an ou rarement.
La somme des surfaces des usagers ayant répondu toutes les semaines ou 1 fois par mois est effectuée.
Cette somme est multipliée par la production moyenne annuelle de déchets verts 25 m3/ha (donnée issue d’une étude de la Région Hauts-de-France) ; puis ensuite le résultat est multiplié par la densité de 140 kg/m3 (donnée ADEME) permettant d’obtenir la quantité totale de déchets verts détournée en kg/an.
En divisant par le nombre de personnes dans les foyers suivis, cela permet d’obtenir le ratio de déchets vert détournés en kg/hab/an.
À partir du nombre de composteurs dotés par an et d’une hypothèse d’abandon des foyers de 10% par an, le tonnage évité en déchets verts et/ou déchets de cuisine par an est estimé avec la formule suivante :
Nb de composteurs en fonctionnement (avec l’hypothèse appliquée) x ratio déchets verts ou déchets de cuisine / 1000
Hypothèses prises pour les calculs de détournement :
|
Désignation |
Composteur bois 300L |
Composteur bois 600L |
Composteur plastique 300L |
Composteur plastique 600L |
Bio-seau |
P.U. à l’achat |
46,87 € HT |
51,72 € HT |
36,47 € HT |
55,82 € HT |
2,75 € HT |
P.U. à la vente |
26 € TTC |
33 € TTC |
18 € TTC |
28 € TTC |
Offert |
Reproductibilité :
Cette action est reproductible facilement avec des moyens humains et techniques maîtrisés, et a un grand intérêt dans le suivi de la pratique et l’estimation de son efficacité.
Recommandations et axes d’améliorations potentielles :
Perspectives d’évolution :