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Favoriser la réduction de déchets d’emballages auprès des entreprises artisanales de l'alimentaire par le réemploi : test de la consigne en verre standardisée, à l’échelle d’un quartier

Chambre de Métiers et de l'ARtisanat du Rhône

10 rue paul montrochet
69002 lyon
Maud Morata
Contact

contexte

 

Définitions

Contenant : ce terme désigne l’emballage utilisé pour le produit alimentaire vendu.

Réemploi : opération où les biens sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus.

Emballage réemployable : celui que l’on peut utiliser à nouveau pour un usage identique à celui pour lequel il a été conçu.

Réutilisation : opération qui permet à un déchet d'être utilisé à nouveau en détournant éventuellement son usage initial.

Consigne (pour un achat) : somme d’argent supplémentaire payée à l’achat d’un produit emballé (à son point de vente) et retournée à l’acheteur lorsqu’il rapporte l’emballage vide.

 

Description du projet : favoriser la réduction des déchets d’emballages dans les métiers de l’artisanat par le réemploi

 

Nos modes de consommation actuels et notamment la restauration nomade (vente à emporter, livraison, augmentation des repas pris en extérieur...) renforcent le gisements de déchets d’emballages jetables : sacs et sachets plastiques ou en papier, serviettes et couverts jetables, boîtes et barquettes, etc. Ces solutions ont un impact environnemental lourd : durée d’utilisation souvent très réduite et unique, surconsommation de ressources, problématiques de recyclage, etc.

 

Ces solutions pèsent également sur le chiffre d’affaires des entreprises. En moyenne pour les artisans de l’alimentaire, les emballages distribués aux clients représentent 1,5% du chiffre d'affaires et jusqu’à 5% selon les produits vendus. En parallèle, la loi Anti-Gaspillage et pour l'Économie Circulaire entend sortir du plastique et du jetable d’ici 2040 en faveur du réemploi. Elle attribue notamment de nouvelles responsabilités aux entreprises dès 2021, qui se traduisent par des obligations de contribution aux éco organismes en charge de la fin de vie des emballages ménagers. 

 

Par ailleurs,  7 français sur 10 se disent préoccupés par la question des emballages, et 88 % des Français vont jusqu'à se déclarer déjà favorables à la mise en place d’un système de consigne permettant le réemploi des bouteilles et emballages. De façon individuelle, il reste néanmoins difficile pour les artisans de rassembler les moyens économiques, techniques ou organisationnels, d’adapter leur activité à ces évolutions. 

 

Pour agir auprès des entreprises artisanales, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Lyon-Rhône déploie un ensemble d'offres de services en partenariat avec d’autres acteurs du développement économique. Elle a développé depuis 2015, avec l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) des méthodologies et outils pour accompagner les artisans vers des pratiques environnementales plus vertueuses et contribuant aux performances durables de ces activités. Les actions menées et les données capitalisées plus spécifiquement sur la Métropole de Lyon depuis 2019 ont permis d’identifier un axe prioritaire : la réduction des emballages alimentaires. La CMA Lyon-Rhône et la Métropole de Lyon ont donc souhaité poursuivre les démarches engagées, en testant un modèle de réemploi : la consigne en verre standardisée à l’échelle d’un quartier. Les cibles sont les artisans alimentaires du snacking ou pratiquant la vente à emporter : boulangerie, restauration rapide, traiteur, fromagerie, boucherie…

 

Cette action a pour vocation d’encourager le recours aux contenants réemployables en proposant un dispositif qui réponde aux différentes contraintes de ces métiers. L’enjeu est également de capitaliser sur cette expérience et tirer les conclusions pour voir ce qui pourrait marcher autrement/mieux ailleurs/dans un autre contexte, et d’en étudier la reproductibilité. 

 

Présentation de la solution de réemploi choisie : une prestation de service clef en main 

 

Afin de co-élaborer cette action, la CMA Lyon-Rhône s’est accompagnée d’un prestataire partenaire : dabba consigne.

 

La consigne pour réemploi des emballages ménagers en verre est en effet une priorité face aux enjeux de réduction de la consommation de ressources et matières ; cette pratique est également un levier important pour aller vers une consommation plus responsable : “ les limites pour la fin de vie de la plupart des matériaux des emballages à usage unique utilisés en restauration commerciale sont basés sur  des systèmes très majoritairement linéaires." (Mémoire L.B 2021)

 

Dans le contexte d’un territoire ciblé et d’une action à échelle locale, le système dabba et la solution de réemploi recommandée selon les critères techniques étudié (contenant poids/format/matériaux/ étudiés, cf. tableau récapitulatif en annexe)

 

Ce test est donc porté en partenariat avec DABBA Lyon, entreprise œuvrant pour une économie circulaire sur le territoire régional, proposant plusieurs services :

  • Réseau de consigne et service clé en main pour la restauration à emporter et livrée

  • Accompagnement, conseil et sensibilisation dans la transition du jetable au réutilisable

  • Service de lavage de tous types de contenants réutilisables



 



LOGISTIQUE ET GESTION CONSIGNE

ACCOMPAGNEMENT ET CONSEIL

LOGISTIQUE ET LAVAGE

Mise à disposition de contenants

 

Gestion de la consigne

  • Traçabilité des contenants

  • Interface numérique adaptée

  • Suivi de vos déchets évités

  • Accompagnement des équipes

Conseil pour Réemploi sur-mesure : accompagnement pour passer des emballages jetables aux contenants réutilisables.

Formation et Sensibilisation :

  • des salariés

  • des clients

  • tous types de publics à la réduction des emballages et au zéro déchet

Proximité 

Écologique

Logistique et lavage à faible impact environnemental

Hygiène : Normes HACCP respectées

Efficacité : Lavage performant et rapide











 

Territoire d'atterrissage 

 

Le 9ème arrondissement de Lyon est choisi grâce à son potentiel de consommation élevé (bureaux, écoles supérieures), son potentiel de cibles artisanales et son potentiel de synergie d’acteurs.

  • Environnement de quartier, ambiance "village"

  • Dynamique globale du projet de quartier zéro déchet

  • Potentiel consommateurs fort : zone étudiante, zone de bureau

  • Arrondissement excentré, ne bénéficiant pas encore de ce type de solution localement

  • Nombre de prospects recensés : 110

 

Cibles du projet

Dans le cadre de cette action, le secteur ciblé est celui de l'alimentaire regroupant des métiers très divers. Une extraction comptabilise 110 artisans alimentaires sur le territoire d'atterrissage :

  • Restauration/plats à emporter/Traiteur : 58%

  • Boulangerie-Pâtisserie, Chocolaterie / confiserie : 26%

  • Boucherie, Charcuterie / salaison : 13%

  • Fromagerie / crèmerie : 1%

  • Fabrication de boissons : 1%

  • Autres : 1%

 

L’action est conçue pour un groupement de minimum 5-10 d’entreprises. La priorité pourra être donnée aux métiers pour lesquels la consommation d’emballages représente un enjeu particulier, tels que la restauration à emporter ou le snacking (restauration rapide, boulangerie, traiteur, food truck, etc.)

 

objectifs et résultats

Objectifs généraux :

Objectifs généraux

  • Favoriser la collaboration des acteurs de l’économie circulaire et des acteurs des filières alimentaires 

  • Réduire le tonnage de déchets ménagers par l’accompagnement des professionnels

 

Objectifs particuliers

  • Accompagnement des entreprises artisanales sur des changements de pratiques autour des consommations des ressources et le développement de solutions alternatives aux emballages à usage unique

  • Sensibilisation et diffusion d’information sur la réduction des déchets d’emballages ménagers et le réemploi auprès des professionnels (développement d’outils de communication à destination des professionnels et du grand public)

  • Contribuer à la constitution d’un réseau d'artisans-commerçants partenaires.

  • Produire un retour d’expérience pour :

  • Identifier les freins au réemploi et les leviers à activer

  • Mener une réflexion sur le mode de réemploi adapté au contexte

  • Aider à l’étude de reproductibilité

Résultats quantitatifs :

Résultats quantitatifs : l’accompagnement CMA/dabba Lyon 

 

Un travail préalable de sensibilisation et d’accompagnement a été indispensable à l’expérimentation et fût un préliminaire à la réalisation de l'action collective.

 

 

Pour cela, sur 110 prospects détectés, 82 entreprises ont été touchées par mail, téléphone ou en porte-à-porte. Au travers cette approche nous constatons que sur 82 entreprises contactées, plus de la moitié ne se sent pas concernée par la problématique des emballages jetables. À titre d’exemple : sur les 30 refus fermes d’intégrer le réseau dabba, 13 seulement s'avèrent ne réellement pas être propices à la mise en place d'une prestation dabba (typologie de produit, procédés complexe, pas de vente à emporter). Cela montre un désintérêt prédominant de la population cible touchée.

 

On observe dans le ⅓ restant qui se dit concerné à la question des déchets d’emballages clients, trois niveaux de maturité :

 


Minoritaires

M1 : Sans bonne pratique observée/détectée (plastique jetable, distributions automatiques de sacs, couverts à usage unique, etc.)

Majoritaires

80% 

M2 : Bonnes pratiques de réduction des déchets d’emballages observées hors réemploi (pas de distribution automatique, sacs et couverts jetables payants, etc.) 

 

M3: Acceptent le recours à un système de réemploi :  contenants des clients (ex : labellisés Mon Commerçants M'emballale Durablement)

 

M4 : Système de réemploi intégré → 2%

  • Système de consigne intégré :1 entreprise traiteur

  • Système basé sur la confiance : 1 entreprise traiteur

 

Cette approche a permis d’initier le dialogue avec l'ensemble des entreprises contactées qui ont ainsi été, au minimum, sensibilisées/informées à la question de la réduction des emballages à un niveau dit “basique” (voir détail ci-dessous).

Une partie de ces contacts ont donné lieu à des accompagnements individuels plus poussés par exemple en ayant bénéficié de diagnostics environnement par un conseiller de la Chambre de Métiers, ou encore en faisant l’objet de suivi par des partenaires (labellisation MCMD, participation au défi Zéro Déchet commerçants, etc.). Ces accompagnements ont été adaptés à la maturité et à la sensibilité de chaque chef d'entreprise face à la problématique des emballages clients, et se mesurent donc à différents niveaux :



 


NIVEAUX D’ACCOMPAGNEMENT

 

TYPOLOGIES D’ACCOMPAGNEMENT

Niveau basique

Échange avec le chef d'entreprise, conseils et/ou sensibilisation à la réduction des emballages, argumentaire déployé sur les avantages et les enjeux (sociaux, économiques, environnementaux, réglementaires, écologiques), questionnement sur ses pratiques. Dialogue fermé sur le réemploi ou non concerné mais outils distribués pour initier une démarche de réduction (Guide de sensibilisation et kit de communication remis)

Nombre d’entreprises accompagnées : 50aine dont 5 diagnostics environnement avec un conseiller CMA

Niveau 1

Dialogue ouvert sur le réemploi et la prestation dabba mais freins à passer à l’action : sensibilisation réalisée, conseil apporté, mise en relation si nécessaire

Nombre d’entreprises accompagnées : >15aine 

Niveau 2

Accompagnement concret à la mise en place d’un système de réemploi individuel : réflexion technique et conjointe, choix du contenant, mise en relation (artisan, prestataires, fournisseur) conseils sur la consigne, la communication responsable, etc.

Nombre d’entreprises accompagnées : 4 dont 4 diagnostics environnement avec un conseiller CMA

Niveau 3

Accompagnement concret à la mise en place du système de réemploi dabba : test de contenants, étude du flux, prospection clientèle pour la mise en place de dabba, affichage en boutique, aide à la mise en valeur des produits.

Nombre d’entreprises accompagnées : 7 entreprises dont 2 diagnostics environnement avec un conseiller CMA

 

Au total, 11 entreprises artisanales ont été accompagnées dans une démarche de réemploi à un niveau 2 et 3 dans le quartier d'atterrissage. Un détail des accompagnements est disponible à la demande auprès de la Chambre de Métiers du Rhône..

 

Nota Bene : Ces résultats ne comptabilisent pas le travail de réseau réalisé par dabba Lyon sur les ressortissants hors CMA présents dans le quartier d'atterrissage (qui représente une dizaine d'entreprises supplémentaires).

 

Résultats quantitatifs : la prestation externalisée de contenants en verre standardisés et consignés dabba

 

À titre informatif et pour situer le contexte de croissance du réseau dabba, ci-dessous les chiffres globaux du réseau au cours de l’expérimentation.

 


CHIFFRES GLOBAUX DE CROISSANCE DU RÉSEAU DABBA

Nombre de partenaires dabba Lyon avant l'expérimentation

14 commerces partenaires

Nombre de partenaires dabba Lyon sortis en cours d'expérimentation mais non intégrés à l’action 

6 partenaires, pour plusieurs raisons, pas adapté à leur repas (chaussons), problématiques d'organisation, pas suffisamment de VAE 

Nombre de partenaires après l'expérimentation

23 commerces partenaires  

 

Comme dit précédemment, le travail préalable a été primordial pour lancer l’expérimentation, à l'issue, 3 entreprises ont intégré le réseau dabba sur le quartier d'atterrissage :

  • 1 boulangerie 

  • 1 restauration

  • 1 restauration-épicerie

 

Ce travail a par ailleurs permis de mieux connaître la cible. Au fil des contacts établis, il a été mis en évidence par exemple que sur les 110 prospects, 70 entreprises s’avèrent être des prospects réels du système de réemploi proposé par dabba (voir détail dans le tableau en annexe).

Les résultats sur le quartier d'atterrissage ont montré que le secteur géographique pouvait restreindre le potentiel d’adhésion. 

Pour ne pas épuiser la cible, un élargissement du périmètre a donc été proposé et une méthodologie (cf. en annexe) a été établie sur la base de l’expérience précédente pour lancer une deuxième phase de recrutement, fin septembre, sur le 7ème et 3ème arrondissement de Lyon.

Le choix a été fait de ne considérer que les boulangeries et les traiteurs dans les nouveaux prospects, qui apparaissent comme les cibles privilégiées pour le service testé : 32 contacts ont ainsi été établis entre septembre et novembre 2021, pour 70 nouvelles entreprises.

6 entreprises artisanales supplémentaires ont ainsi été intégrées au réseau dabba :

  • 3 boulangeries

  • 1 traiteur 

  • 1 restauration - épicerie 

  • 1 café-pâtisserie

Cet ajustement a permis d’obtenir globalement de meilleurs résultats :

Tant concernant le taux de transformation, que le nombre d'entreprises intégrées avec un ratio de réussite “entreprises intégrées/contacts établis” 4,75 fois supérieur sur le périmètre élargi ( ratio de 0,19 contre 0,04).

Ramené à la cible "boulangerie-pâtisserie, traiteur” ce ratio diminue légèrement mais reste significatif, avec un taux de réussite 3 fois supérieur sur le périmètre élargi : 

  • 1 entreprise intégrée pour 17 contacts établis sur le territoire initial (ratio de 0,05)

  • 5 entreprises intégrées pour 32 contacts établis sur le périmètre élargi (ratio de 0,16)

 

Résumé des résultats quantitatifs

 

Nombre d’artisans entrés dans le réseau dabba dans le cadre de l'expérimentation : 9, dont 3 dans le quartier d’atterrissage initial

  • 4 boulangeries 

  • 1 café-pâtisserie 

  • 3 restaurations-épicerie 

  • 1 traiteur

 

Nombre d’artisans sortis en cours d’expérimentation : 2, dont 1 dans le quartier d’atterrissage initial 

  • 1 café-pâtisserie 

  • 1 boulangerie-pâtisserie 

 

Le retour de phase d'expérimentation de chacune de ces entreprises est disponible à la demande auprès de la Chambre de Métiers du Rhône.

 

Les cibles privilégiées du système de réemploi testé sont bien les secteurs de la boulangerie-pâtisserie, les traiteurs, et la restauration classique avec activité de vente à emporter développée.

 

Volume de déchets d’emballages jetables évités 

À l’issue de l'expérimentation : 9 entreprises artisanales ont intégré le réseau dabba, dont 2 sorties en cours d’expérimentation et 1 ayant fermé.

 

Pour les 6 entreprises comptabilisant des vente-à-emporter dabba, 3.9 kg d'emballages à usage unique ont pu être évités depuis le début des lancements.

 

Pour calculer cela :

1) Les utilisations de dabba correspondent au nombre d'emballages à usage unique évités, c'est-à dire la somme des consignes achetées et des échanges. 

2) On considère qu'un emballage jetable équivaut à 0,03 kg.

 

Nous pouvons alors nous baser sur le modèle suivant pour une estimation du volume à l'échelle de la Métropole. Pour estimer le volume que représenterait le passage au réutilisable de l'ensemble des entreprises du snacking de la Métropole, il est nécessaire de suivre 3 paramètres : le nombre d'acteur, le nombre de vente-à-emporter (VAE) moyen par acteur, et enfin le taux d'adhésion de la clientèle à la consigne.

 

1) Nombre d'entreprises du snacking représentées sur la Métropole : 1517 entreprises au 01/01/21

2) L'adhésion des consommateurs à dabba est évolutif (surtout s'il n'y a pas d'obligation, d'incitation ou de pénalité) :

  • Taux d'adhésion 3 mois après lancement (nombre de repas en dabba) : 10% 

  • Taux d'adhésion 6 mois après lancement : 20% 

  • Taux d'adhésion 1 an après lancement : 40% 

  • Taux d'adhésion 1 an 1/2 après lancement : 60% 

3) Nombre de VAE moyen / jour pour chaque acteurs 

 

Application pour 20 vente-à-emporter :

(0,1*3+0,2*3+0,4*6) adhésion à la consigne au bout de 3, 6 et 12 mois *25jours ouvrés*0,03kg*20VAE*1517entreprises = (0,1*3+0,2*3+0,4*6)*25*0,03*20*1517= 75 092 = 75 T

Si l'ensemble des entreprises du snacking de la Métropole réalisaient 20 vente-à-emporter avec un contenant réutilisable, le volume d’emballages jetables évités au bout de 1 an serait de 75 T. 

  • Attention, ce calcul est simplifié et ne prend pas en considération l'impact global des emballages jetables (consommation de ressources, problématiques de fin de vie, matériaux, émission de CO2, etc.)

  • A noter : ce calcul ne prend pas en compte les restaurants, les activités de traiteur, ni les métiers de bouche de type boucheries, fromageries, etc. pratiquant la VAE.

  •  
Résultats qualitatifs :

Les freins soulevés internes à l'entreprises, empêchant un passage à l'action  

 

Des contraintes et des besoins individuels très variés ont été soulevés (synthèse des arguments revenus le plus souvent disponible à la demande auprès de la Chambre de Métiers du Rhône). Les principaux freins soulévs au contact des artisans étant :

 

Les freins liés aux limites et réticences personnelles

  • Idées reçues et manque d’info sur ce que sont les enjeux / Réfractaire 45%

  • Déresponsabilisation/désengagement face aux défis 35%

 

Les freins organisationnels liés à l’activité 40% / liés à la solution de réemploi proposée (système de consigne) 35%

 

Les freins économiques : rentabilité de l’espace, compétitivité face au tout jetable, etc. 45%

 

Les freins osulevés extérnes à l'entreprise : freins économiques 80 %  

 

Consommateurs : il existe une vraie réalité du profil de consommateur, car la consigne ne convainc pas tout le monde

  • Moins accessible aux petits budgets

  • Première intention pour la majorité des clients dans l’achat à emporter : praticité/qualité gustative et non l’écologie

  • Manque de réclamation et de prescription générale dans certains secteurs (restauration rapide)

 

Contexte sanitaire  : priorisation face aux nouveaux projets (problématique de recrutement, reconquête d’un chiffre d’affaire)

 

Peu d'incitations financières ? Quelles pressions réglementaires pour la vente-à-emporter ?

 

→ Ces freins ne sont pas hermétiques entre eux, les vases sont communiquant.

 

Mise en oeuvre

Planning :

Avril 2021 :  Lancement de l ‘appel à candidature pour le choix du prestataire partenaire :

  • Rédaction d’un cahier des charges calibré

  • Lancement de l'appel à projet : 9 avril 2021

  • Date de clôture : 30 avril 2021

Mai :

  • Instruction des dossiers et entretien avec les 5 répondants

  • Choix du prestataire (multi critères de sélection : effort fait sur la tarification (négociation à faire si besoin), accompagnement, opportunité territoriale)

  • Préparation d’un argumentaire visant à engager un maximum d’acteurs dans l’expérimentation  

 

Juin 2021 : 

  • Choix du territoire 

  • Etude des entreprises implantées

  • Planification de l’action avec le prestataire

  • Prise de contact avec les partenaires associatifs et institutionnels locaux

 

Juillet-août 2021 : sensibilisation à la réduction des emballages/première phase de recrutement intensive d’artisans volontaires pour l'expérimentation

  • Déploiement de diagnostics environnement de premier niveau, communication et mailing ciblé

  • Prospection physique et téléphonique 

 

Septembre 2021 :

  • Prises de rendez-vous et entretiens pour présentation des contenants ; poursuite du phoning

  • Communications autour de l’action auprès du grand public et professionnels pour valoriser les bonnes pratiques (ambassadeurs, témoignages sur les réseaux sociaux, Magazine de la métropole…)

  • Élargissement à un plus grand périmètre d’action au 7ème et 3ème arrondissement

    • Ciblage sur les boulangeries-pâtisseries, et restaurant-traiteurs

    • Procédure d'approche rédigée

    • Prospection terrain et téléphonique

Octobre 2021 : 

  • Calibration quantitative et qualitative des besoins des entreprises volontaires 

  • Relances successives d’autres entreprises rencontrées/ayant refusé au premier appel/n’étant pas disponible/ayant demandé d'être rappelées

Novembre 2021 : Présentation/Bilan du projet 

  • Test de l’application

  • Témoignage lors des RDV de la cuisine écoresponsable

  • Lancement des entreprises artisanales volontaires dans le réseau

  • Rédactions d’interview et d’articles

 

Décembre 2021 :

  • Bilan technique

Moyens humains :

Ressources directes CMA :

  • Chargée de mission environnement EC : 250 heures (théorique)

  • Stagiaire diagnostic de premier niveau (1 diagnostics = 1,5J) : 130h

 

Ressources indirectes :

  • Services communications : Métropole / CMA / partenaires 

Moyens financiers :

 

Aucun moyen financier direct alloué à l’action

Financement indirect du poste de chargé de mission CMA et soutien financier au développement de Dabba par la Métropole du Grand Lyon

Moyens techniques :

 

Déploiement de diagnostics environnement de premier niveau comme outil de prospection : 12 réalisés

 

Prospection massive : mailing,  phoning, porte à porte. Déplacements pour rendez-vous.

 

Réalisation de supports de communication qui ont permis d'appuyer le déploiement du projet 

  1. Développement d’outils de communication spécifiques pour expliquer le concept aux habitants ;

  • flyers consommateurs

  • Kit aux entreprises territoriales 

    • Accompagner les entreprises avec une offre de restauration sur place vers le réemploi (Si besoin de plus de détails, je peux vous envoyer un document)

    • Créer un kit zéro déchet avec un dabba pour le pack d'entrée d'un nouveau salarié

    • Organiser des ateliers de sensibilisation, café débat autour du zéro déchet 

 

  1. Développement d’outils de communication ciblés pour recruter les entreprises artisanales et valoriser l’action ;

 

Communications réalisées auprès des professionnels :

  • Note d’information pour la communication partenaires

  • Actualité lancement de l’action (ici)

  • Flyers offre commerciale, et distribution physique (joint au dossier)

  • Mail jet (ici) poste LinkedIn, Twitter, et vidéo Instagram (ici)

  • Article dans Magazine artisanat #15 sur la démarche de mise en place de la  consigne et l'expérimentation (page 24 : ici)

  • SERD 2021 : portrait d’artisans utilisant dabba pour exemple inspirants Dame de la cantine (ici)

  • Restitution en janvier 2022 : valorisation des entreprises artisanales ayant intégré le réseau dabba → en cours

 

Participation à des événements physiques qui ont permis de valoriser le projet :

  • Stand en présentiel “ La voie est libre” le samedi 18/09 avec la Ville de Lyon sur le quartier d’atterrissage

  • Présence de la CMA au SIRHA

  • Témoignage lors des RDV de cuisine éco responsable à 13h45. Présents à la table ronde : dabba, CMA, Isabelle petiot et collectif TRES

 

Mobilisation de la communication des partenaires : relais partenaires (Ville de Lyon Newsletter DECA, post réseaux sociaux de MCMD, CIE, dabba, Métropole)

 

Partenaires moblisés :

 

Service communication de la Métropole de Lyon valorisation de l’action

Ville de Lyon - DECA relais d’infos

Zéro Déchets Lyon - MCMD relais d’information et prospects

Conseils de quartier pour relais d’informations

Cluster bio  AuRA : RDV de la Cuisine Eco responsable pour valorisation de l’action autour d'une table ronde, le 8/11/21

Conscience Impact Ecologique : relais d'informations et pour faire connaitre l'action auprès du public cible tour d'une table ronde le 3/12

valorisation de cette expérience

Facteurs de réussite :

 

Rôle des Chambres consulaires  

 

Faire l’état des lieux des besoins/enjeux/pratiques auprès des artisans pour effectuer une première estimation de la nature et de la quantité des flux ; Identifier les (bonnes) pratiques ; Mettre en lumière les besoins et les contraintes relatifs au sujet ;

  • A l’échelle collective : Questionnaire enquête préalable 

  • A l’échelle individuelle : chiffrage des retombées économiques de la mise en place du réemploi à réaliser

 

Sensibiliser/ informer

  • Mise à disposition des outils et accessibilité des informations

  • Besoin d’exemples inspirants des démarches de réemploi

 

Adapter la solution proposée au besoin, adaptation de la méthode au chef d’entreprise et sa maturité (pédagogie, patience et écoute de rigueur !!!)

  • Maturité 1 : public éloigné

  • Maturité 2 : pratiques en place mais freins à passer à l’acte

  • Maturité 3 : pratiques en place en recherche d’amélioration 

 

Il est essentiel d’adapter le projet à l'artisan pour qu'il se l'approprie. Il est le seul à décider des actions dans lesquelles il souhaite s'engager et la réussite dépend de son implication, de son envie de trouver des solutions. Les étapes progressives sont à respecter pour un engagement maximum : "obtenir un peu au départ avant de demander beaucoup" (Zéro Déchet Lyon). 

 

Assurer une présence terrain 

 

Valoriser l’action et les entreprises qui font l'effort 



 

RESPECT DES ÉTAPES →APPROPRIATION → ACCOMPAGNEMENT GLOBAL → ET VALORISATION

Vision macro : leviers externes à activer 

 

Le passage au réemploi dans l’alimentaire est URGENT mais la transition nécessitera l’action de TOUS. Une étude de l’OPEO et l’INEO sur la transition vers l’industrie circulaire suggère 3 leviers d’action pour construire un cadre favorable au réemploi.

 

Leviers réglementaires

Qui ? Les pouvoirs publics et directions politiques pour

  • Accentuer les pressions réglementaires / Étendre l’interdiction des emballages à usage unique à la VAE (ex : du portage à domicile 1/01/22

  • Simplifier la gestion de la consigne → évolution du décret “consigne” 

  • Structurer Réseau Consigne en tant que réseau professionnel

 

Les soutiens économiques

Qui ? Les acteurs publics territoriaux pour

  • Inciter à réduire les emballages (taxe ordure) et récompenser l’effort

  • Soutenir les porteurs de projets d’économie circulaire, encourager des collaborations 

 

Accentuer l'intérêt des prescripteurs / contribuer à leur acculturation

  • Rôle des syndicats et organisations professionnelles

  • Rôle des associations de quartier, de consommateurs, de commerçants

  • Responsabilisation du consommateur 

  • Développer des modèles plus adaptés à la mobilité actuelle (nombreux lieux de collecte, stock d’emballage mutualisé, consigne à posteriori)

  • Limiter le choix

  •  Sensibiliser / communiquer sur les enjeux

Difficultés rencontrées :

Facteurs inhérents à l’action

 

Des entreprises initialement ciblées sur-représentées par le snacking et la restauration rapide qui sont les plus concernées par la VAE mais paradoxalement les plus “éloignées” du réemploi.

  • Type de clientèle peu réceptive

  • Entreprises n’ayant jamais pu être touchées

  • Réemploi peu incitatif comparé au jetable très compétitif

  • Restauration à faible coût : panier moyen faible et consigne à 5 euros qui bloque l'engagement

 

Une action mature pour une diversité de profils :

Il faut noter que les artisans sont une catégorie professionnelle particulière. Contrairement aux services organisés d’une entreprise, l’artisanat se caractérise souvent par un interlocuteur unique et occupé : le chef d’entreprise. Il doit gérer lui-même un ensemble de problématiques de gestion, de RH, de comptabilité, d’impact environnemental, etc. Dès lors dégager du temps pour s’occuper de la mise en place d’une nouvelle organisation. La mise en place du réemploi implique en effet d’y accorder du temps, de former des équipes, de sensibiliser la clientèle, de revoir son coût de revient parfois. Tous ne sont pas prêts à accepter de relever le défi en termes d’investissement. 

 

Passer à des gammes recyclées écoresponsables ou stopper la distribution automatique, est déjà une des voies en direction de la suppression des emballages jetables pour nombre d'entreprises. Une telle action nécessite du TEMPS et de la VOLONTÉ pour déconstruire les idées reçues et lever les freins.

 

Une échelle géographique restrictive 

 

Un timing et calendrier glissant / retard pris :

  • Développement des outils et méthodologie de travail, expérimenter, faire autrement… etc.

  • Taux de transformation de 3 mois, période d’été peu dynamique

  • Quartier Zéro Déchet décalé = perte de dynamique collective

Facteurs externes à l’action

 

L'impact de la crise sanitaire

  • Fragilité économique : reconquête d’un chiffre d’affaires

  • Problématique de recrutement

  • Potentiel consommateurs affaiblis (écoles fermées, télétravail dans les entreprises territoriales...)

  • Allongement du taux de transformation = TAUX DE TRANSFORMATION DE 2 MOIS EN GENERAL (début prospection juillet)

  • Accentuation des réticences liées aux gestes barrières

 

Une réalité du profil clientèle : conscience de l'intérêt du réemploi mais freins au changement car perçu comme contraignant. Manque de réclamation, de prescription

 

Quelles incitations financières/ quelles pressions réglementaires pour favoriser l’acte ?

 

Recommandations éventuelles :

Quelles adaptations du service de réemploi testé pour répondre aux besoins des cibles 

 

La reproductibilité à plus grande échelle appliquée au contexte de la consigne en verre standardisée pour l’artisanat, est possible si et seulement si les solutions disponibles s’adaptent aux utilisateurs (clients et artisans). Le symbole “✔” signifie que les éléments n’étaient pas présents au cours de l'expérimentation mais que les évolutions sont en cours pour le développement de dabba Lyon.

 

Etoffer l'offre pour laisser le choix au professionnel :

  • Proposer 3 formats : petit, moyen, grand (attention au poids du contenant vide et à l’herméticité)

  • Proposer différents matériaux et différentes formes plus approprié aux différents profils de restaurations (Pizza, sushi…)  ✔

  • Aligner sur les standards proposés par les ADEME éco-organismes en 2022

 

Staffer les équipes commerciales et techniques 

 

Favoriser l’adhésion client 

  • Application numérique pour faciliter le paiement et s’adapter à la mobilité des clients ✔

  • Modification du modèle de consigne : abaissement du prix de la consigne + proposer une consigne différée à ne payer qu’en cas de non-retour ✔

 

Présenter des avantages financiers concrets aux entreprises

  • Consigne partagée entre dabba et l’artisan en cas de non-retour, pour dégagement d’un bénéfice commun ✔

  • Evaluer l’impact économique de la mise en place de contenants réutilisables

 

Coopérer avec l'écosystème

  • Partenariats avec entreprises locales : avantage, carte de fidélité

  • Associations et acteurs de l’EC locaux ✔

  • Acteurs de la livraison/du lavage industriel/ la concurrence 

  • Réseau consigne ✔