Étude de l'ADEME
Ademe

économie circulaire et déchets
La gestion des déchets ménagers dans le centre historique de Montpellier s’organise en bacs roulants de type 4 roues, rassemblés en points de regroupement aériens du fait de l’absence de place de stockage dans les habitations. Ces bacs peuvent être collectés par le prestataire de service dans le cadre d’une obligation de résultats jusqu’à 3 fois par jour en mini-BOM de PTAC 3,5 tonnes (5 mini-BOM en fonctionnement, en 3 services/jour), en raison de l’étroitesse des rues.
La ville et Montpellier Agglomération se sont associées, dans le cadre d’une convention, autour d’un projet de conteneurisation enterré innovant pour réduire, voire faire disparaître les bacs d’OMR dans les rues et les dépôts sauvages associés. Le matériel choisi (de marque SOTKON) permet d’enterrer une cuve de 3 m3 et de venir la collecter par une benne à ordures ménagères adaptée.
Le premier objectif vise le retrait des bacs roulants d’OMR présents sur le domaine public afin de désencombrer l’espace public, d’améliorer la propreté et l’image du centre-ville. Le deuxième objectif recherché est l’augmentation de la capacité de stockage des déchets afin de réduire la fréquence de collecte à une collecte par jour maximum tout en optimisant les coûts.
Pour optimiser au mieux le service, il fallait donc pouvoir faire rentrer dans les rues étroites du centre-ville une petite benne à ordures ménagères, du volume le plus élevé possible, de manière à réduire au maximum les collectes en mini-véhicules et les tournées supplémentaires (ou « repasses ») en journée.
La collectivité a souhaité par ailleurs profiter des travaux du tramway (voirie/réseaux) pour réduire les coûts d’installation des bornes et la gêne pour les riverains.
Depuis le début de l’opération fin 2010, 21 conteneurs OMR enterrés ont été implantés dans le centre historique de Montpellier et ont permis de retirer une quarantaine de bacs roulants installés sur le domaine public. Dans un premier temps, les conteneurs enterrés ont remplacé des plateformes élévatrices (plateforme avec ascenseur pour bacs roulants) installées depuis 2002 et arrivées en fin de vie. Les premières collectes ont été organisées fin juin 2011, au moyen de 2 nouveaux camions spécifiques achetés à ces fins. 15 nouveaux conteneurs enterrés ont été installés par la suite en juillet 2012 et une quinzaine de conteneurs supplémentaires sont prévus en 2013.
Les modifications du service de collecte en centre-ville historique suite à l’installation des nouveaux conteneurs sont les suivantes, dans la zone de chalandise du conteneur :
A terme, l’économie estimée par rapport aux tournées des mini-véhicules est de 100 à 200 k€ /an, par réduction des fréquences de collecte, baisse des km de collecte (points de collecte moins nombreux) et de haut-le-pied (charge utile plus importante) et baisse du temps de travail du personnel de collecte. Le centre-ville ne pouvant être entièrement desservi par les nouveaux véhicules pour cause d’accès ou d’installation impossible des conteneurs, il reste un service de mini-véhicules.
D’un point de vue esthétique, même en remplacement des plateformes enterrées, le gain est positif car il n’y a qu’une partie aérienne et apparente (ou « périscope ») réduite, pour 3 m3 enterrés : l’emprise est donc moins importante qu’auparavant.
Quelques soucis techniques sont apparus au démarrage (difficultés d’une première expérimentation) : prise d’eau en cas de fortes pluies, casse de vérins, besoin d’amélioration de l’accroche des cuves…
Selon les secteurs concernés, une diminution des dépôts sauvages est constatée mais il reste des points noirs, notamment du fait de la présence de sacs ou déchets volumineux pouvant être liés à l’activité des commerçants. Très peu de réclamations ont été enregistrées sur le sujet des conteneurs enterrés, sauf parfois à la mise en place.
Une campagne de communication est réalisée auprès des usagers à chaque mise en service d’un conteneur enterré, avec un courrier d’information explicatif et un passage des ambassadeurs du tri en porte-à-porte (1 journée ambassadeur par point de collecte créé).
Dans le cadre de la mise en place de cette nouvelle organisation de collecte, les moyens suivants ont été mobilisés :
Dans le cadre d’une convention de financement, la ville de Montpellier finance les travaux de génie civil et l’agglomération prend en charge l’acquisition du matériel ainsi que sa maintenance. Une partie des installations, réalisées dans le périmètre « ANRU », fait l’objet de subventions dans le cadre du programme de la ville de Montpellier.
Conteneurs enterrés : le coût d’un conteneur est de 7 000 à 8 000 € HT et les études et travaux de terrassement sont compris entre 5 000 et 15 000 € HT par point. Au-delà de ce montant, la recherche d’une solution alternative est privilégiée (les travaux peuvent être très élevés dans le cadre de réseaux à déplacer). Réparation des conteneurs : 15 000 à 20 000 €/an (blocage du périscope, blocage de la plaque de sécurité …). Contrat de lavage complet intérieur/extérieur (4 campagnes par an) : environ 5 k€. Nettoyage ponctuel du périscope : 20 € par conteneur.
Les bacs roulants retirés ont été réutilisés.
Véhicules de collecte : l’agglomération, dans le cadre d’un avenant avec son prestataire de collecte, a investi dans l’achat des camions à hauteur de 170 000 € HT chacun.
Véhicules :
Bornes :
Quelques ratios de collecte :
Evolutions prévues :
Très intéressant pour les centres étroits. Pas nécessaire dans les rues accessibles par des camions porteurs de type amplirolls.
Freins :
Facteurs de réussite :
Adaptation de bennes à ordures ménagères à la collecte de points d'apport volontaire.
Avant implantation, bien tester l’accessibilité du véhicule et également les distances accessibles avec le crochet de la grue et ne pas se fier aux données théoriques.