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Faisabilité d’une plate-forme locale de collecte et de distribution d’invendus non alimentaires: la banque de l'objet

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expérience
exemplaire

Banque de l'Objet

98 rue de la Plaine des Bouchers
67100 Strasbourg
Agnès Sadowska
Contact
Illustration de l’opération :

L'arrivage de dons à la Banque de l'Objet

(Crédits de l'image : Source Banque de l'Objet)

contexte

La Banque Alimentaire du Bas-Rhin en 2013 a constaté que ses fournisseurs lui confiaient de façon significative des invendus non alimentaires et que les associations d'aide alimentaire exprimaient un besoin d'approvisionnement.

N'étant pas organisée  pour ce faire, il a été proposé d’étudier les conditions de création d’un dispositif local innovant  sous forme d'association dédiée à cette action : La Banque de l’Objet (BO).

Le projet vise un double objectif :

- lutter contre le gaspillage et la production de déchets par la collecte et le réemploi de proximité de produits neufs

- apporter une aide à des personnes en situation de précarité et soutenir les projets associatifs menés avec ce public

objectifs et résultats

Objectifs généraux :

Il s’agit d’étudier la faisabilité d’une nouvelle activité de collecte et de distribution d’invendus non alimentaires, dans un premier temps sur le territoire de l’Eurométropole. Porté par un collectif d’associations locales intervenant dans le secteur de l’accompagnement social, ce projet doit permettre de réduire les déchets des différents acteurs économiques de la région en développant le réemploi d’invendus et  répondre aux multiples besoins associatifs.

La Banque de l’Objet se fixe comme mission la collecte des invendus auprès de commerçants et de fabricants : à savoir tout produit pouvant trouver son utilité dans l’équipement de la maison (mobilier, vaisselle, literie, appareils électroménagers, matériaux d’aménagement et de bricolage) ou la vie courante d’une famille (textile, fournitures scolaires, produits d’hygiène) et la distribution de ces objets aux personnes en situation de précarité via un réseau d’associations partenaires.

Le projet vise la création d’un nouveau service local  aux associations de lutte contre l’exclusion et aux entreprises et à la mise en place d’un nouveau mode de distribution. Il s’inscrit dans le concept du développement durable et de l’économie circulaire.

Résultats quantitatifs :

D’après l’étude publiée en 2014 (portée par Agence de don en Nature et cofinancée par l’ADEME ) on détruit en France chaque année des produits neufs non alimentaires pour une valeur de 630 millions d’euro.

Les contacts avec de nombreuses entreprises menés localement dans le cadre de l’étude  ont confirmé  l’existence d’invendus sortis du circuit de la vente et  renvoyés au siège ou destinés à la destruction. Il est difficile d’en évaluer  les volumes.   

Grâce au travail de communication et d’explication la BO a réussi à collecter 18 tonnes d’articles auprès d’environ 100 donateurs pendant 20 mois d’expérimentation.

81% d’articles collectés proviennent d’entreprises locales(Bas-Rhin) ; les 19% restant (3.5 tonnes) proviennent d’objets transférés (dans le cadre d’un partenariat) par l’Agence de Don en Nature localisée en région parisienne.

11.5 tonnes d’objets pour une valeur marchande d’environ 150 000 €ont été réemployées auprès de  40 structures locales  partenaires lors de 145 distributions (64% du tonnage collecté).

Ces objets  bénéficient aux personnes et aux familles en difficulté accompagnées par ces dispositifs (plus de 1800 personnes concernées par la distribution de 23 720 articles).

Il s’agit principalement d’articles textiles, fournitures scolaires, divers produits d’équipement de la maison et de produits de bricolage.

Résultats qualitatifs :

Le projet de la BO a mobilisé, dès son lancement en janvier 2014, des partenariats diversifiés par sa dimension environnementale et sociale et par son ancrage local.

Un travail de sensibilisation et de communication a été mené vers des réseaux d’entreprises, d’associations et les collectivités.

Il a permis d’identifier les premiers réseaux d'acteurs sensibles au projet, de faire un état de lieux des besoins et des freins, d’initierquelques collaborations et mutualisations, de construire les bases des partenariats pour les futures phases de travail.

Les principaux motifs du don  d’entreprises ont été identifiés et les premiers partenariats mis en place même si de reconnaitre l’existence d’invendus peut être assimilé à un signe de mauvaise gestion de stock qu’elle ne souhaite pas l’afficher.

Des besoins associatifs ont été identifiés dans différents domaines (structures d‘hébergement et d’accompagnement social et socio professionnel, des Structure d’Insertion par I ’Activité Economique, et des associations dans les quartiers en difficulté…)

A l’issue des premières expérimentations 28 associations ont  signé  la charte de partenariat précisant  le cadre de la collaboration et garantissant une traçabilité maximale des produits distribués.

L’étude a permis de construire un projet d’expérimentation pratique, de poser de bases et démarrer le dispositif avec les outils de gestion et de communication, notamment un site sur la toile composé d’une page de présentation et d’un catalogue des produits collectés.

Mise en oeuvre

Planning :

A partir de mars 2014 :

- lancement du projet

- identification et rencontre des acteurs du territoire (institutions, associations et entreprises)

- recensements des besoins associatifs et adaptation du projet

- arrivage  d’environ 6t d’articles suite à la fermeture d’une enseigne et démarrage  de l’expérimentation

- analyse et validation des procédures , création des outils de gestion et de communication

 Janvier-décembre 2015 :

- mise en place des outils de gestion et développement des actions de communication

- agrandissement des locaux

- élargissement à d'autres acteurs : associatifs et économiques

- travail sur la consolidation du projet

Moyens humains :
  • 1 chargée de mission à mi-temps avec l’appui des membres du Bureau de la Banque de l'Objet et d’un groupe de bénévoles,
  • Mise à disposition ponctuelle de personnel par les structures partenaires (manutention et transport)
Moyens financiers :

 

18000 € :  ADEME, Eurométropole, CD 67

Moyens techniques :
  • Mise à disposition des locaux par un propriétaire privé  pour le démarrage de l’action en 2014 complétés par un second local en location à partir de janvier 2015
  • Soutien logistique des associations fondatrices  pour le transport et la manutention, pour des dons de matériel et la  mise à disposition de bénévoles  et de salariés
  • Aide à l’équipement et à l’installation du Crédit Municipal de Strasbourg et la chaine de télévision ARTE
Partenaires moblisés :
  • 40 partenaires associatifs de l’Economie Sociale et Solidaire
  • Réseau des entreprises donatrices partenaires de la Banque Alimentaire élargie aux nouveaux contacts de la Banque de l'Objet
  • Agence de Don en Nature
  • Sté Schroll (spécialisée dans la collecte et la valorisation de déchets d'activités économiques)

valorisation de cette expérience

Facteurs de réussite :

La démarche est reproductible sur tout territoire qui souhaite mettre en route ce type de projet.

Il est néanmoins nécessaire pour lancer la démarche de s’appuyer sur un acteur reconnu sur le territoire et de fortement  mobiliser les partenariats associatifs et privés en devenant un opérateur complémentaire par rapport aux réseaux existants.

Difficultés rencontrées :

L’originalité de ce projet repose sur la mise en œuvre du concept de réemploi  local  des invendus des entreprises aux bénéfices des personnes en situation de précarité et les projets associatifs.

Elle s’exprime à  travers ses missions principales :

  • Lutter contre le gaspillage et pour la réduction des déchets grâce au réemploi d’invendus
  • Renforcer  les partenariats entre économique et social
  • Développer les solidarités locales et les synergies associatives
  • Rendre vivant au niveau local le concept d’économie circulaire par la solidarité et les partenariats
Recommandations éventuelles :

Les principales prescriptions de l’étude portent sur le développement  des actions de sensibilisation et de prospection en direction des acteurs économiques de la Région afin de mettre en place des réseaux de donateurs parmi les entreprises locales visant une diversification et une augmentation du tonnage de dons.

 

Le pari qui reste à gagner est celui d’encourager des entreprises à améliorer leur manière de fonctionner et à s’inscrire plus fortement dans une démarche responsable en optant pour le don.